S'offrir un domaine viticole
RÊVE ULTIME DU GENTLEMAN FARMER DE CE XXIE SIÈCLE, CONCRÉTISATION D’UN RÊVE SECRET, RECONVERSION PROFESSIONNELLE OU INVESTISSEMENT PATRIMONIAL, L’ACHAT D’UNE PROPRIÉTÉ VITICOLE REPRÉSENTE UN ENGAGEMENT À LONG TERME. MAIS PLUS QU’UN SIMPLE INVESTISSEMENT FINANCIER, SE DÉLOCALISER À LA CAMPAGNE S’AVÈRE ÊTRE AVANT TOUT UNE HISTOIRE DE PASSION, D’ÉMOTION ET DE DÉPASSEMENT PERSONNEL.
Ces acquisitions auréolées de prestige, dotées de quelques avantages fiscaux, aiguisent à juste titre l’appétit des investisseurs. Français ou étrangers, la majorité d’entre eux est en quête de « french way of life » voire d’un nouveau cadre de vie. Mais qui sont vraiment ces néo-vignerons en devenir ?
70 % des investisseurs sont Français, les 30 % restant se partagent une trentaine de nationalités dominées par les Anglo-Saxons, les Belges, les Suisses auxquels se greffent une poignée de financement russe. Quant à l’émergence des capitaux asiatiques, ils se concentrent sur le bordelais. Le choix est avant tout guidé par la fascination du patrimoine historique. La vie de château est un must absolu pour les petits enfants de Mao, sans perdre de vue des objectifs d’exportation massive. La Chine est en passe de devenir le premier consommateur de vin au monde.
On peut s'en douter, le prévisionnel dédié à cette acquisition varie d’une région à l’autre et dépend de la notoriété du vignoble et de la classification du terroir. Des facteurs variables qui influencent grandement les transactions sur un marché en oligopole.
En France, les prix de vente de la vigne sont quasi transparents grâce à la Safer, Société d’Aménagement Foncier et d'Établissement Rural, qui exerce une fonction de veille sur l’espace rural. C’est un outil de comparaison précieux pour les apprentis vignerons, elle offre un regard sur les vertigineuses disparités tarifaires.
Peu importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse… d’ailleurs, l’homme d’affaires américain Stanley Kroenke, propriétaire de l’Arsenal Football Club, n’a aucunement hésité à faire un chèque de 100 millions d’euros pour acquérir les 11 hectares du mythique Domaine Bonneau du Martray, un pionnier de la viticulture biodynamique en Côte-de-Beaune.
Optimiser la gestion de ces lieux de vie hors du commun, traditionnellement une demeure historique et des hectares de terre, et avoir la chance de pouvoir y vivre, voire en vivre, n’est pas une mince affaire. Devenir vigneron est un métier ardu s’il en est. Il nécessite, parmi diverses aptitudes professionnelles, un certain bon sens paysan et une vraie connexion avec la nature, génétiquement transmis au fil des générations ou acquis par une solide expérience sur le terrain.
Dénominateurs communs imposés pour démarrer cette nouvelle tranche de vie, une profonde attirance pour l’univers du vin et un sens entrepreneurial averti. D’ailleurs pour la plupart, près de 50 %, ces nouveaux propriétaires ne sont pas issus du monde agricole. Ils ont fait fortune aux sommets de la finance, de l’électronique, du sport ou du business international… Des leaders qui connaissent la valeur de l’humain sur les chemins de la réussite. L’équipe déjà en place ou le personnel recruté lors de l’acquisition du domaine seront les garants des compétences, des qualifications techniques et du savoir-faire qui feront la différence pour optimiser l’avenir.