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29.04.2022

T O U T S A V O I R

LE PREMIER VIGNOBLE DE L'HISTOIRE DE FRANCE

Dans un verre de vin de Provence, il y a 26 siècles d’Histoire. Quand les Phocéens fondent Marseille, il y a 2 600 ans, ils introduisent pour la première fois en France une plante fabuleuse : la vigne. Historiquement, la Provence est donc le tout premier vignoble de France. Depuis, la tradition viticole et l’art de produire du vin ont fait du chemin, mais la vigne n’a jamais quitté notre région !

AUX ORIGINES : LA PROVINCIA ROMANA

Les Romains développent la vigne en France depuis la Provence. Quatre siècles après les Phocéens, à partir de l’an 200 avant JC, ils développent et organisent la Provincia Romana : la Provence. Les villes d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), Forum Julii (Fréjus) et son port militaire sortent alors de terre. En étendant son empire, Rome emmènera la vigne partout avec elle. C’est ainsi que naissent les autres vignobles gaulois dans la Vallée du Rhône, le Beaujolais, la Bourgogne, la Gascogne et le Bordelais.

LE CLERGÉ ET LA NOBLESSE SOIGNENT LA VIGNE

Ils bâtissent les fondations de la Provence viticole moderne. La vigne connaîtra un nouveau développement à partir du Haut Moyen Âge. Du Ve au XIIe siècle, les abbayes de Saint-Victor à Marseille, Saint-Honorat sur les îles de Lérins (au large de Cannes), Saint-Pons à Nice et du Thoronet produisent et commercialisent du vin. À partir du XIVe siècle, les familles nobles du royaume, les notables et les grands officiers de l'armée royale acquièrent de nombreux vignobles provençaux. La Provence viticole est née.

LE PLUS ANCIEN ET LE PLUS MODERNE DES VINS

Boire tendance et tradition à la fois, c’est possible ! Le vin rosé n’est pas seulement le vin tendance du XXIe siècle. Quand les Grecs ont planté les premières vignes en Provence, le vin qu’ils produisaient était déjà rosé ! En effet, les techniques de vinification étaient différentes à l’époque : la méthode de macération des raisins rouges, qui donne la couleur aux vins rouges, était inconnue ou très peu pratiquée. Les vins de raisins rouges étaient donc rosés. Ainsi la Provence est le plus ancien des vignobles français et le vin rosé, le plus ancien des vins répertoriés.

LE CONSEIL INTERPROFESSIONNEL DES VINS DE PROVENCE

Le CIVP est une association réunissant les opérateurs (viticulteurs, vignerons, caves coopératives et négociants) revendiquant du vin sous une AOC Provence. Elle a été officiellement reconnue par un arrêté du 19 décembre 2003. Le siège social est situé à la Maison des Vins, sur la commune des Arcs-sur-Argens. Le CIVP regroupe depuis le 1er janvier 2004, les trois appellations Côtes-de-Provence, Coteaux-d'Aix-en-Provence et Coteaux-varois-en-Provence, soit 96 % des appellations d’origine de la Provence.

LES VIGNOBLES DE PROVENCE : 6 % DE LA PRODUCTION FRANÇAISE D’AOC, TOUTES COULEURS CONFONDUES

Pour découvrir et apprécier ses vins uniques au monde, il faut connaître la Provence. Un paysage particulièrement varié, balayé par le mistral et réchauffé d’un climat chaud et sec qui lui confère ce caractère si particulier. Entre la Méditerranée et les Alpes, ce vignoble s’étend d’ouest en est sur près de 200 km, principalement dans les départements du Var et des Bouches-du-Rhône. Il faut le savoir, si le vignoble provençal est le spécialiste historique du rosé limpide et fruité d’une grande diversité aromatique, il produit également des rouges remarquables et des blancs tendres et délicats.

LES LABELS AOP ET AOC, UN CONCEPT DE TERROIR ET DE SAVOIR-FAIRE

Les règles de reconnaissance de ces labels font l’objet de procédures de contrôle mises en œuvre par un organisme indépendant, agréé par l’INAO*. L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) désigne des produits répondant aux critères de l’AOP et protège la dénomination sur le territoire français. Elle constitue une étape vers l’AOP, l’Appellation d’origine protégée, désormais signe européen qui désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit.

CRUS CLASSÉS : UN TITRE HONORIFIQUE POUR QUELQUES CÔTES-DE-PROVENCE

Le titre Cru Classé a été créé dans les années cinquante, sous la tutelle de l’INAO, dans l’optique de sublimer l’image des Vins de Provence. Verrouillé par la rigueur de critères restrictifs, voire même nébuleux – difficile d’apprécier leur réel bien-fondé –, l’accès à ce label est aujourd’hui définitivement fermé. Après la disparition de cinq d’entre eux, seuls 18 domaines (sur 300) ayant répondu à l’époque aux spécificités imposées, ont encore le droit d’inscrire ces deux mots magiques sur leur étiquette. On peut y voir un gage subjectif de qualité et d’excellence qui va grandement influencer le choix d’achat, même si le marché propose quantité de nouvelles productions de qualité équivalente. Difficile donc pour le néophyte de faire un choix judicieux, entre un Clos Mistinguett à 8,40 € et un Domaine Ott à 25 €…

INERTAGE : UN PROTOCOLE ANTI-OXYDATION

L’inertage est un processus traditionnellement utilisé par les viticulteurs dans l’objectif de protéger leur vin de l’oxydation en utilisant un gaz neutre. En effet, l’oxygène de l’air peut entraîner une altération du vin, la détérioration de ses qualités, voire même un vieillissement prématuré. Le protocole est simple et efficace. Il consiste à remplacer l’air ambiant contenu dans la cuve par de l’azote, totalement inodore et incolore. Avec sa densité proche de celle de l’air, ce gaz, d’utilisation économique, a pour propriété d’être inerte et de ne pas se dissoudre dans le vin. Des avantages qui en font le gaz le plus utilisé en œnologie.

L’EFFET MILLÉSIME : UNE HISTOIRE DE MÉTÉO ET DE BOUCHON

Dans la saga du vin, ce qui fait sa richesse, ce sont les millésimes qui se suivent mais ne se ressemblent pas. Sur une même parcelle, selon les années et d’une cuvée à l’autre, rien ne peut garantir les mêmes qualités organoleptiques*. Raison principale : les conditions météorologiques qui influencent grandement la vigne, sa maturité et son équilibre.